Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jais
3 novembre 2006

Jais était possessif

Au fur et à mesur que j'avançais dans ma vie de couple de bon samaritain, je me suis imaginé avoir des droits. Ma compagne me devait sa gratitude. Elle devait m'être redevable. Elle était sous ma tutelle, indépendemment de notre état amoureux fusionnel assez classique d'une relation qui se construit et où l'un a besoin de l'autre, de preuve d'amour...
J'en arrivais peu à peu, très inconsciemment, à vivre ce que bien des couples vivent en fait : de l'amour possessif. Dans mon esprit j'étais responsable d'elle et donc elle était à moi.
Incroyable à mes yeux aujourd'hui.
Nous étions toujours en phase mais tout écart devenait difficile. Et pourtant, il ne s'agissait pas d'une nature profonde chez moi. Mais ma compagne et notre relation m'y poussaient logiquement plus ou moins inconsciemment aussi d'ailleurs. Elle s'appuyait volontairement sur moi et aimait que je m'en occupe. Que je veille et la protège y compris d'elle même.

Parfois en soirée, si je sortais je lui demandais si elle bougeait aussi le soir. Généralement elle me disait que non, elle resterait à lire, à m'attendre, chez moi. Grisant non ?
Mais à mon retour assez tôt d'ailleurs afin de ne pas trop abuser de sa patience, je ne trouvais personne, pas un mot sur la table, pas un message sur le répondeur... rien.
Ma compagne sortait malgré tout, libre, elle allait boire un pot, puis diner au restau, puis sortait en boîte, puis rentrait la tête évaporée à l'alcool. L'alcool la rendait chaude, elle si fragile et innocente et enfantine à souhait, à priori vulnérable donc. Elle était limite irresponsable, comme pour un appel à ma vigilance, à la protéger, à la garder sous emprise, sous la main.
Elle aimait que je la domine, de cette sorte de domination douce, presque parentale, et qui s'accordait merveilleusement dans un lit. Elle comptait sur moi en parallèle pour certes l'accompagner mais aussi la mettre à l'abri de la perdition. De la tentation aussi. Je connaissais ses relations qui la désiraient et s'amusaient joyeusement à l'idée de me faire cocu. De me la prendre. Et il y avait là bien de quoi me rendre vigilant, inquiet et plus encore possessif finalement.
Elle cherchait mon emprise et me mettait à rude épreuve dès que la laissais seule finalement en se laissant disperser, draguer, puis rentrer bourrée malgré ses promesses que je ne lui demandais pas de faire au préalable d'ailleurs.
Une fois je passais.
Deux fois, je protestais.
Trois fois et plus : je devenais fou.

Au final moi qui vivait sereinement commençait à perdre confiance en elle, en moi, en nous... Puis je commençais également à devenir jaloux.

A suivre...

Publicité
Commentaires
Publicité
Jais
Derniers commentaires
Archives
Publicité